L’Australie a défendu dimanche sa décision d’annuler une commande de plusieurs milliards de dollars pour des sous-marins Français, optant plutôt pour des accords alternatifs avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, affirmant qu’elle avait soulevé des inquiétudes à Paris il y a plusieurs mois.
La décision de Canberra a provoqué la colère de Paris, déclenchant une crise diplomatique sans précédent qui, selon les analystes, pourrait saper l’alliance des États-Unis avec la France et l’Europe. Cela a également provoqué la colère de la Chine, une puissance montante dans la région indo-pacifique.
Les États-Unis ont cherché à désamorcer la colère en France, un allié de l’OTAN, un porte-parole du gouvernement Français ayant déclaré dimanche que le président Emmanuel Macron aurait un appel avec le président américain Joe Biden dans les prochains jours.
La France a rappelé ses ambassadeurs à Washington et à Canberra pour des consultations. C’était le point le plus bas dans les relations entre les deux pays depuis 1995, lorsque l’Australie a protesté contre la décision de la France de reprendre les essais nucléaires dans le Pacifique Sud et a convoqué son ambassadeur pour des consultations.
« Je ne regrette pas la décision de faire passer les intérêts nationaux de l’Australie en premier », a déclaré le Premier ministre australien Scott Morrison.
Le Premier ministre Morrison a déclaré qu’il comprenait la consternation de la France face à l’annulation d’une commande de construction d’une flotte de sous-marins de 40 milliards de dollars en 2016, passant à des sous-marins nucléaires basés aux États-Unis, mais a réitéré que l’Australie devait toujours prendre des décisions dans son meilleur intérêt.
« C’est une question que j’ai soulevée directement il y a quelques mois et nous continuons d’en parler, y compris par le secrétaire à la Défense et d’autres », a déclaré le Premier ministre Morrison lors d’un point de presse.
Dans le cadre du nouveau partenariat trilatéral en matière de sécurité, l’Australie construira au moins huit sous-marins à propulsion nucléaire dotés de technologies américaines et britanniques. L’accord annulé, conclu avec le Français Naval Group en 2016, portait sur la flotte de sous-marins conventionnels.
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement Français, Gabriel Attal, a déclaré à BFM TV que le président Macron demanderait des « éclaircissements » sur l’annulation des pourparlers avec le président Biden. Des discussions doivent ensuite être menées concernant les clauses contractuelles, en particulier la compensation de la partie Français.
La nouvelle ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a déclaré que l’alliance formée démontrait l’engagement de la Grande-Bretagne en faveur de la sécurité et de la stabilité dans la région indo-pacifique, a-t-elle déclaré dans un article publié dimanche.
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