Controverse Sur La Caricature Du Prophète Mahomet, Les Nations Unies Appellent Au Respect Mutuel De La Religion

JAKARTA - Les Nations Unies (PBB) ont exprimé leur profonde préoccupation face aux tensions mondiales croissantes déclenchées par les caricatures satiriques représentant le prophète Mahomet. Le Haut Représentant de l’ONU pour l’Alliance des civilisations, Miguel Angel Moratinos, a appelé au respect mutuel « entre les personnes de religions et de croyances différentes.

Les propos de Moratinos, qui dirige l’Alliance des civilisations des Nations Unies, sont intervenus à la suite de l’indignation croissante dans le monde musulman face à la réponse de la France à la décapitation d’un enseignant, qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves dans le cadre de leçons sur la liberté d’expression.

« La caricature d’incitation a également provoqué des actes de violence contre des civils innocents, qui ont été attaqués en raison de leur religion, de leur croyance ou de leur origine ethnique », a déclaré Moratinos, cité par Reuters, jeudi 29 octobre.

Il a souligné que le mépris de la religion et des symboles religieux sacrés provoque la haine et l’extrémisme violent, conduisant à la polarisation et à la fragmentation de la société. La liberté d’expression doit être exercée d’une manière qui respecte pleinement les croyances et les principes religieux de toutes les religions, a-t-il dit.

« Les actes de violence ne peuvent et ne doivent être associés à aucune religion, nationalité, civilisation ou groupe ethnique », a déclaré Moratinos.

Plus tôt ce mois-ci, le président Français Emmanuel Macron a qualifié l’islam de « religion en crise » et annoncé son intention de durcir les lois pour lutter contre le « séparatisme islamique » en France.

Les tensions se sont intensifiées après l’affaire de la décapitation d’un professeur de lycée, Samuel Paty, le 16 octobre en banlieue parisienne après avoir montré une caricature du prophète Mahomet dans une de ses classes sur la liberté d’expression.

L’assaillant, Abdullakh Anzorov, un jeune Tchétchène de 18 ans, a ensuite été abattu par la police. Macron a rendu hommage à Paty, et la caricature publiée par Charlie Hebdo a également été projetée sur des bâtiments dans plusieurs villes.

Le président Français a défendu la caricature, affirmant que la France « n’arrêtera pas nos caricatures ». Ces propos ont suscité l’indignation dans le monde musulman.

Outre la condamnation d’un certain nombre de pays, dont la Turquie, l’Iran et le Pakistan, des appels ont été lancés pour boycotter les produits, les manifestations et les attaques Français contre Français sites Web.