Prêt à Participer Aux Jeux Olympiques De Tokyo, Masomah Ali Zada, Réfugié Afghan : Je Représenterai L’humanité
JAKARTA - La réfugiée afghane Masomah Ali Zada espère être un phare pour les femmes forcées de quitter leur pays ou d’oublier ses rêves sportifs lorsqu’elle franchira la ligne de départ des Jeux olympiques de Tokyo.
Le cycliste de 24 ans a été lapidé et agressé physiquement dans son pays d’origine pour avoir osé porter des survêtements de sport et pédaler en public.
Elle participera aux Jeux olympiques de 2020 pour l’équipe olympique des réfugiés. Il se sent obligé de représenter les 82 millions de personnes dans le monde qui sont forcées de quitter leur patrie ou en tant que réfugiés.
Elle se voit également comme une représentante des femmes vivant dans des sociétés répressives, ainsi que des sportifs qui portent le foulard.
Mais il est prêt à porter ce fardeau et à être fier en même temps.
« Je représenterai l’humanité », a déclaré à l’AFP Ali Zada, rapporté par Antara.
« Ce n’est pas seulement pour moi. C’est plus pour le bien de toutes les femmes en Afghanistan et de toutes les femmes dans tous les pays comme l’Afghanistan qui n’ont pas le droit de faire du vélo », a-t-elle déclaré alors que le groupe taliban pur et dur balayait à nouveau le pays.
« Et aussi pour le bien de tous les réfugiés qui sont forcés de quitter leur patrie. »
« Je veux ouvrir la porte pour le bien des autres réfugiés qui viendront après moi. »
Ali Zada affrontera 25 participantes à l’essai sur route féminin des Jeux olympiques.
Lorsqu’il courra le 28 juillet, parcourant 22,1 kilomètres, ce sera la première fois qu’il courra dans un contre-la-montre.
Cinquante-six athlètes réfugiés ont reçu des bourses de solidarité du Comité international olympique du CIO, et 29 d’entre eux ont été sélectionnés pour participer aux Jeux olympiques de Tokyo.
Ali Zada a reçu un entraînement intensif d’un mois à l’UCI World Cycling Center d’Aigle, en Suisse occidentale, avant d’arriver au Japon mercredi.
Jean-Jacques Henry, son entraîneur au centre d’entraînement, l’a qualifiée de meilleure cycliste féminine que l’Afghanistan ait jamais produite et a été impressionnée par les progrès rapides de l’athlète.
Personnes battues
Originaire de la communauté minoritaire hazara, Ali Zada a commencé à faire du vélo alors qu’il était en exil en Iran. Après le retour de sa famille à Kaboul, il rejoint l’équipe nationale à l’âge de 16 ans.
Il n’avait aucune idée que le vélo en Afghanistan déclencherait des agressions physiques, des lapidations, des pressions familiales et des insultes.
« Je savais que ça allait être difficile, mais je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un nous batte », a-t-il déclaré à l’AFP.
« La première année où j’ai commencé à faire du vélo, quelqu’un m’a frappé. Il est dans la voiture. Il m’a frappé par derrière.
« Presque toutes les femmes qui font du vélo en Afghanistan vivent la même chose. Les gens nous insultent », a déclaré Ali Zada.
Les athlètes masculins vêtus de vêtements de sport sont également confrontés à des problèmes en Afghanistan, mais le traitement des athlètes féminines est épouvantable.
Ses coéquipiers masculins ont formé une formation autour d’Ali Zada pour le cacher dans le groupe cycliste.
Alors qu’il continue de gagner des courses, son nom est de mieux en mieux connu et la pression pour arrêter de plus en plus forte, même de la part de ses propres parents.
Son oncle a demandé à ses parents d’arrêter les activités d’Ali Zada.
Finalement, la pression s’est encore accrue jusqu’à ce qu’en 2017, la famille décide de demander l’asile en France.
« Ça fait mal d’être forcé de quitter son propre pays. Mais il n’y a pas d’autre option. Je pense que tous les réfugiés comprendront », a-t-il déclaré.
Ali Zada a passé deux ans à l’université et a finalement obtenu un baccalauréat en génie civil à Lille et est allé à l’université tout en faisant du vélo.
L’expérience a rendu les athlètes calmes, religieux et à la voix douce.
« Je suis une personne qui n’a jamais trouvé sa place et qui est toujours à la recherche du meilleur. Mais grâce à cela, j’ai essayé dur », a-t-il conclu.