Les Pays-Bas Autorisent L’injection Létale Pour Les Enfants Gravement Malades

JAKARTA - Le gouvernement néerlandais permettra aux médecins de donner l’euthanasie ou l’injection létale aux enfants âgés de un à 12 ans qui sont gravement malades. La règle est l’aboutissement de mois de débats entre ceux qui sont pour et contre la politique.

Le ministre néerlandais de la Santé, Hugo de Jonge, a déclaré qu’un changement de réglementation était nécessaire pour aider un petit groupe d’enfants gravement malades qui souffraient et sans espoir. Le but des règles est également de mettre fin à la souffrance insupportable des enfants.

Le nouveau règlement abrogera la menace de poursuites contre les médecins pour euthanasie. Le gouvernement néerlandais estime que les nouvelles règles toucheront au moins cinq à dix enfants chaque année.

Les Pays-Bas ne sont pas le seul pays à appliquer ce règlement sur l’injection létale. Lancement de The Guardian , jeudi 15 octobre, le premier pays à appliquer cette règle est la Belgique.

Depuis 2014, la Belgique a autorisé l’euthanasie chez les jeunes patients gravement malades. Deux enfants belges, âgés de 9 et 11 ans, ont été les premiers à être euthanasiés en 2016 et 2017.

Les interventions de fin de vie sont également légales aux Pays-Bas pour les enfants de plus de 12 ans si le patient et leurs parents ont le consentement. Les nourrissons jusqu’à l’âge d’un an peuvent également mettre fin à leurs jours avec le consentement de leurs parents.

Avant le règlement qui permettait l’injection létale, les enfants gravement malades reçoivent habituellement des soins palliatifs, notamment en réduisant leur apport nutritionnel pour accélérer leur mort. Les médecins qui prennent des mesures pour mettre fin à la vie d’un patient feront l’objet de poursuites.

Débat

Cet écart dans la prestation pour les enfants âgés de un à 12 ans a été décrit comme une « zone grise » par les médecins appelant au changement. La question a suscité de vifs débats au sein de la coalition à quatre partis au pouvoir, avec l’opposition des deux partis chrétiens, dirigés par De Jonge et le leader plus conservateur ChristenUnie.

De Jonge est ouvert au débat sur cette question, mais il fait face à l’opposition de ChristenUnie. Mais dans une lettre adressée au parlement néerlandais annonçant les intentions du gouvernement, M. De Jonge a cité un récent rapport montrant un soutien massif aux changements juridiques chez les médecins.

« Cette étude montre qu’il est nécessaire d’arrêter la vie chez les médecins et les parents d’enfants qui sont incurablement malades, qui souffrent désespérément et insupportablement et meurent dans un proche avenir », a écrit M. De Jonge.

Le consentement parental sera nécessaire et le patient devra endurer des « souffrances insupportables et sans fin » pour que l’euthanasie soit accordée. Au moins deux médecins doivent approuver l’intervention.

Depuis 2002, les médecins sont en mesure de fournir l’euthanasie aux adultes aux Pays-Bas dans les cas qui sont considérés comme des demandes volontaires et bien considérées. La décision d’euthanasier a été prise en raison de la souffrance insupportable du patient et il n’y avait aucune perspective de guérison ou de traitement alternatif. L’année dernière, il y a eu 6 361 cas d’euthanasie aux Pays-Bas, soit plus de 4 % du total des décès dans le pays. De ce nombre, 91 p. 100 étaient pour des conditions médicales terminales.

Un autre cas d’euthanasie concerne une maladie mentale grave. Il y a deux ans, le cas d’Aurelia Brouwers, 29 ans, qui ne cessait de se suicider, a suscité un débat lorsque sa décision de mourir a été présentée dans un documentaire de la chaîne de télévision néerlandaise RTL Nieuws. Brouwers a été filmé au cours des deux semaines précédant sa mort, y compris une visite au crématorium qu’il a choisi pour ses funérailles.

Le docteur Brouwers lui-même n’a pas voulu aider son patient à mettre fin à ses jours. Mais son souhait a été exaucé après s’être inscrit auprès de Levenseindekliniek - Clinique de fin de vie - à La Haye.