Partager:

Des dizaines de milliers de Soudanais ont manifesté jeudi dans les rues de Khartoum et d’autres villes, maintenant la pression sur les chefs militaires après avoir conclu un accord pour ramener un Premier ministre civil évincé par un coup d’État il y a un mois.

Les principaux partis politiques soudanais et les puissants mouvements de protestation se sont opposés dimanche à la décision du Premier ministre Abdalla Hamdok de signer l’accord avec l’armée, certains le qualifiant de trahison ou affirmant qu’il fournissait une couverture politique pour une prise de contrôle.

« Une révolution est une révolution populaire. L’armée est de retour dans les casernes ! » ont crié des manifestants à Al Daim, un quartier ouvrier de Khartoum. Ils ont appelé à la justice pour les « martyrs » tués lors de manifestations précédentes, citant Reuters le 26 novembre.

Les manifestants ont également bloqué la route principale dans le quartier de Sahafa de la capitale. Portant des drapeaux soudanais, ils ont scandé « Burhan tu ne gouverneras pas. A bas le régime militaire », faisant référence au chef militaire soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan.

Des émissions en direct sur les médias sociaux ont également montré des manifestations dans des villes telles que Port-Soudan, Kassala, Wad Madani et El Geneina au Darfour-Ouest.

Par ailleurs, les Nations Unies ont déclaré que des rapports indiquaient qu’au moins 43 personnes avaient été tuées dans des violences intercommunautaires à Jebel Moon, dans l’ouest du Darfour, depuis le 17 novembre, avec 46 villages incendiés et pillés.

protes kudeta sudan
Rassemblement soudanais anti-coup d’État. (Wikimedia Commons/Aïd d’Oussama)

« Nous sommes également préoccupés par les informations faisant état de viols perpétrés contre des femmes et des filles et par les informations faisant état de la disparition de 20 enfants », a déclaré la mission de l’ONU au Soudan, appelant le gouvernement et les groupes armés qui ont signé un accord de paix l’année dernière à protéger les civils.

Le coup d’État du mois dernier a soulevé des questions sur l’avenir de l’accord et les efforts visant à mettre fin au conflit interne qui dure depuis des décennies au Soudan.

Les Forces civiles de la coalition pour la liberté et le changement (FFC), qui avaient partagé le pouvoir avec l’armée avant la prise de pouvoir, ont accusé jeudi l’armée d’avoir permis à la situation sécuritaire de se détériorer au Darfour.

Alors que le rétablissement du Premier ministre Hamdok est une concession du chef militaire, le général Burhan, les principaux partis politiques et groupes civils affirment que l’armée ne devrait jouer aucun rôle en politique.

Par ailleurs, Osama Ahmed, étudiant à l’université, a déclaré qu’il avait protesté parce qu’il croyait que Burhan voulait renverser la révolution et empêcher la création d’un État civil.

A noter, en vertu de l’accord de dimanche, Abdalla Hamdok dirigera un gouvernement de technocrates lors d’une transition politique qui devrait durer jusqu’en 2023, partageant le pouvoir avec l’armée.

Il est destiné à s’appuyer sur les accords antérieurs conclus entre les forces politiques militaires et civiles à la suite de l’éviction d’Omar el-Béchir en 2019, lorsqu’elles avaient accepté de partager le pouvoir jusqu’aux élections.

Le coup d’État a sapé ce partenariat avec l’armée, qui avait travaillé depuis lors pour renforcer sa position en faisant des nominations et en déplaçant du personnel dans des postes d’État supérieurs.

Jeudi, le secrétariat du cabinet a publié un décret annulant tous les transferts de personnel au sein du gouvernement depuis le 25 octobre, préservant le droit du cabinet d’effectuer de futurs transferts.

Le FFC et ses anciens ministres ont rejeté l’accord conclu par Abdalla Hamdok, citant une répression des manifestations anti-militaires au cours du mois dernier. Hamdok a déclaré que les autorités soudanaises étaient attachées à la démocratie et à la liberté d’expression.


The English, Chinese, Japanese, Arabic, and French versions are automatically generated by the AI. So there may still be inaccuracies in translating, please always see Indonesian as our main language. (system supported by DigitalSiber.id)